Comment est né ce site sur les champignons ? |
Fils de jardiniers du Lunévillois (Meurthe-et-Moselle), j'aime la nature depuis toujours. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai marché dans les traces de mes parents partis cueillir dans les ronds de sorcières des pâtures de la campagne environnante des champignons qu'ils nommaient "Rosés", "Micerons", "Pieds-bleus" (en fait des "Pieds-violets"), "Avrillots". Je me rappelle mon père me houspillant parfois parce que j'en écrasais cinq pour en ramasser un, cachés qu'ils étaient par l'herbe plus haute sur le tracé des ronds... Il parlait parfois aussi de voisins qui avaient ramassé des "Pieds-de-mouton", mais il n'allait pas chercher ces champignons qui poussent dans les bois. Je me souviens, encore gamin, du papa d'un copain qui apporta une fois un carton rempli de divers champignons, dont de nombreuses "Trompettes-des-morts" dont la couleur et le nom me laissèrent songeur, tous comme les doutes de mes parents quant à la comestibilité de tout cela. Je ne m'intéresse vraiment à ces cryptogames qu'à l'âge de 18 ans, alors que je vais entrer en première année d'études de pharmacie.
Bien que je n'ai pas poursuivi plus avant vers cette profession de santé, je garde la nostalgie de ces premières émotions connues dans la forêt au contact de la mycoflore lors de ce bel été 1975. Les champignons paraissaient si nombreux, si divers par leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs...Et certains si savoureux...Un homme libre, Christian, qui vivait au rythme des saisons, me servit de guide lors de mes premières excursions. Il semblait tous les connaître et me fit relever, bien involontairement, le défi d'en faire autant... Avec un camarade de lycée, nous entreprîmes très rapidement de visiter sans notre guide la forêt de Fraimbois (Meurthe-et-Moselle) et eûmes la chance de trouver, dès les premières sorties, l'Amanite des Césars, à quelques mètres d'une large allée bien éclairée. Quelle aventure ensuite d'éplucher ensemble dans les moindres détails nos rares livres en vue d'être certains de l'identité de nos trouvailles, puis de connaître l'inquiétude de manger pour la première fois ce champignon, ce qui, malgré notre identification, nous causait encore un peu d'appréhension.
Pour gagner ma vie, jeune fonctionnaire, je m'installe en 1980 à Forbach (Moselle), au coeur du Bassin Houiller Lorrain. Mais, rapidement, et durant une quinzaine d'années, avec les passionnés des champignons de l'époque, Alphonse Muller de Ham-sous-Varsberg (Moselle), Jacques Gane de Metz (Moselle), puis Gaston Thiel de Berviller (Moselle), j'organise des expositions à Forbach en automne, avec l'appui du syndicat d'initiative d'abord, puis des Amis de la Nature Forbach-Loisirs.
Entre 1980 et 1988 j'ai pu profiter du cours public de mycologie dispensé par le professeur Pierre Lectard, enseignant à la faculté de pharmacie de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ce cours se tenait une année sur deux à Nancy, à la faculté de pharmacie, et les autres années au Cloître des Récollets à Metz (Moselle), siège de l'Institut Européen d'Ecologie mis en place par Jean-Marie Pelt. Je suis profondément reconnaissant envers monsieur Lectard qui m'a par ailleurs accueilli à l'époque à de nombreuses reprises dans son laboratoire, ainsi qu'en candidat libre aux cours donnés à ses étudiants. A l'époque je fréquentais aussi la Société Lorraine de Mycologie à Nancy, dont il était le président.
Au cours des années suivantes, j'ai noué contact avec les associations mycologiques qui se sont développées en Moselle-Est :
- la section "Amis des Champignons" de l'Association Omnisport et Culturelle de Petite-Rosselle,
- la Société Mycologique de Morhange,
- la Société Mycologique de Sarreguemines.
En janvier 2001 j'ai présidé la création à Forbach d'une nouvelle association, la Société Mycologique de Moselle-Est. Mais avec l'avènement d'Internet, le relais a été repris dès 2005 par une liste de messagerie privée dénommé "Nature Moselle".
Au cours de ces décennies, beaucoup de champignons sont passés devant mes yeux, lors des expositions, des excursions, des présentations de cueillettes à domicile. Tous, loin s'en faut, n'ont pu être déterminés. Par ailleurs j'ai entendu des témoignages oraux sur des espèces "rares" ou "intéressantes". Mais parlait-on toujours vraiment de la même chose ? Heureusement, les échanges sur Internet ont multiplié depuis quelques années les chances de rencontrer ces espèces inhabituelles, et de visionner des preuves désormais faciles à réaliser et transmettre avec les photos numériques.
Tenté de faire un peu le point sur ce qui pousse en Moselle et environs, j'ai créé ce site en 2004 sous le nom de "Champignons et Mycologie en Moselle". Il est devenu "Champignons de Moselle et d'ailleurs" durant l'été 2009, quand je me suis soudain rendu compte que le périmètre de mes prospections et les apports de collaborateurs dépassaient les limites du département, s'étendant notamment jusqu'en Alsace, Meurthe-et-Moselle, Sarre, et, quelquefois bien plus loin encore. Si les photos attestent de ce qui a été observé, il peut par contre subsister des erreurs d'identification et je remercie d'avance les lecteurs qui voudraient m'en faire part. Ce site évoluera et s'étoffera encore au fil du temps : actuellement, environ 2500 planches représentent quelque 950 espèces de champignons. Ce chiffre peut paraître élevé, et pourtant il reste beaucoup de chemin à parcourir pour recenser les milliers d'espèces qui doivent pousser dans la région. Il est clair que je n'arriverai pas au bout de la tâche, l'affaire se compliquant au fur et à mesure...
Il convient maintenant de remercier ceux qui ont apporté leur aide, en indiquant l'espèce rare, le bon moment de la poussée, ou en me cédant des photos.
Commençons par les mosellans : François Sacha, dynamique et sympathique mineur retraité du Habsterdick à Stiring-Wendel et Etienne Salzmann, de Rouhling, m'ont emmené sur de nombreuses stations ; Claude Guiot, alors à Forbach, m'a montré des places à Cantharellus friesii, Amanita caesarea et Gyromitra esculenta ; Gaston Thiel, alors à Berviller, m'a fourni la photo d'Ustilago maydis et montré une place à Volvariella surrecta ; Albert Grobelny, de Racrange, m'a montré de nombreuses espèces assez peu représentées.
Mais j'ai trouvé également des aides au-delà de la Moselle : Pascale Chamagne, de Saint-Nabor (Bas-Rhin) m'a montré des stations à Phyllotopsis nidulans et à Cantharellus amethysteus ; Françoise Petit m'a conduit sur plusieurs de ses très belles stations du pays de Pontarlier (Doubs), avec notamment Clavariadelphus truncatus ; Je dois à Philippe Lagabbe, de Beinheim (Bas-Rhin), des photos de Mucilago crustacea, Inonotus hispidus, Daldinia concentrica ; Jacques Guinberteau, alors de Bordeaux (Gironde), m'a donné des prises de vue du rare Phaeolepiota aurea ; Jacques Gouraud, de Loire-Atlantique, des clichés du Battarraea phalloides ; Emanuele Campo, mycologue italien, des images de Rhodocybe stangliana ; Giovanni Di Bella, de Sicile, des photos de Clathrus ruber et Colus hirudinosus ; Jean-Claude Dumas, de Migennes (Yonne), des photos de Sarcosphaera crassa ; François Vanhille, de Nesle-la-Vallée (Val-D'Oise), des photos de Rhodotus palmatus ; Lily Pompa, de Prunete (Corse), des photos de Omphalotus olearius. Que tous reçoivent ici l'expression de ma profonde gratitude. Mes remerciements s'adressent aussi aux membres des listes de messagerie Méli-mélo et Mycologia europaea dont les conseils et diagnostics m'ont dépanné tant de fois.
NOTA : La systématisation des analyses biomoléculaires entamée il y a environ 30 ans, conduit à de profondes révisions du panorama mycologique. Est désormais présente la phylogénie qui établit des liens de parenté entre espèces mères, espèces filles et espèces sœures. Ces outils redéfinissent les taxons, la proximité ou l'éloignement entre eux, donc leur classification, et par voie de conséquence, entraînent souvent des changements de noms en application du Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes. Nous n'avons, hélas, pour l'heure, pas encore eu le temps de modifier tous les binômes latins qui doivent l'être et prions les lecteurs de bien vouloir nous en excuser.
Sur ce site, l'accent est mis sur la représentation des espèces par des photos, d'assez grande taille, en général de 558 X 839 pixels, avec un poids moyen de 150 kilo-octets, ce qui n'est plus un problème à l'heure où l'ADSL s'est généralisé.
De plus en plus de photos sont entourées d'un fin liséré gris, et, en passant dessus, le pointeur de la souris y devient une main avec l'index tendu ; elles constituent alors un lien direct vers la page suivante, et il convient de cliquer dessus. Pour l'instant figurent quelques textes sous certaines images, ou des remarques à lire en positionnant le curseur sur les photos. Des descriptions plus étoffées sont élaborées au fur et à mesure.
On notera que le bon fonctionnement du site a été vérifié en environnement Windows (98 à Vista) avec les navigateurs Internet Explorer, Mozilla Firefox, Google Chrome. Le document de base a été réalisé sur un écran TFT de 15 pouces configuré en 1024 X 768 pixels. En appuyant sur la touche F11, on visionne en "plein écran". Toutes les remarques concernant la mise en page et les diverses erreurs rencontrées seront les bienvenues (Contact eMail).
Enfin, une liste de plus de 400 liens vers d'autres sites mycologiques, dont de très belles pages francophones, est disponible. On pourra se propulser tout aussi rapidement vers le Québec, la Californie, le Japon ou la Nouvelle-Zélande...
Je vous souhaite une bonne promenade à travers ces pages de nature !
Etienne Charles, à Morsbach, le 30 octobre 2024